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Éloquence de Vincent van Gogh

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Éloquence de Vincent van Gogh Empty Éloquence de Vincent van Gogh

Message par Sophocle Mar 27 Juil - 13:28



Je trouve que, pour toutes les personnes qui veulent rentrer dans la peau d'un grand intoxiqué en vis-à-vis avec la société et les proches,
les lettres de van Gogh sont une illustration des proportions démesurées que peuvent revêtir les problèmes.
Les difficultés de van Gogh témoignent à l'extrême ce qu'est que la vie d'un grand intoxiqué non diagnostiqué (et donc non traité).
Les intoxiqués ont donc les mêmes problèmes que van Gogh mais en beaucoup plus petit.

Le cas de van Gogh est riche en enseignements sur le traitement social d'un intoxiqué non diagnostiqué.
Aucune réponse biologique est donnée.
Seule la réponse de la surveillance du malade est instaurée.
Dans son cas, la médecine rabat ses griffes jusqu'à ce que l'étau se resserre en impasse.
Cela transparait tout au long de la correspondance de Van Gogh.

Auparavant, je rappelle que les correspondances de Van Gogh sont considérées comme un chef d'œuvre de littérature française.
Les correspondances de van Gogh sont disponibles dans un site internet magnifique : http://vangoghletters.org :
Texte original, fac similé haute définition zoomable, traduction, notes, illustration, ... comparaisons, index, ... ,
Il y a tout sur tout et hyper bien présenté, MAGNIFIQUE.
Éloquence de Vincent van Gogh File
Le passage suivant fait certes croire qu'il parle de sa maladie, mais il s'agit en réalité de son art.
van Gogh a écrit:« Il y a quelque chose au-dedans de moi, qu’est-ce que c’est donc ? On ne saurait toujours dire ce que c’est qui enferme, ce qui mure, ce qui semble enterrer, mais on sent pourtant je ne sais quelles bornes, quelles grilles, des murs. Et puis on se demande : Mon Dieu, est-ce pour longtemps, est-ce pour toujours, est-ce pour l’éternité ? ...
Puis la prison quelque fois s’appelle Préjugé, malentendu, ignorance fatale de ceci ou de cela, méfiance, fausse honte. » lettre 155, 24 juin 1880. lettre écrite 10 ans avant sa disparition)

Dans les extraits suivants (lettre 868, 4 mai 1890), van Gogh fait valoir ses droits comme s'il les négociait.
Il désamorce avec éloquence un excès de surveillance qui s'est installé comme une nécessité dans les esprits de ses proches et des médecins.
Le fou charme ses geôliers de ses douces paroles franches et implacables.

van Gogh a écrit:D’abord j’écarte cathégoriquement ce que tu dis qu’il faudrait me faire accompagner tout le trajet. Une fois dans le train je ne risque plus rien, je ne suis pas de ceux qui soient dangereux – même supposition qu’il m’arrive une crise, n’y a-t-il pas d’autres passagers dans le wagon et d’ailleurs ne sait-on pas dans toutes les gares comment faire dans pareil cas.– Tu te fais là des inquiétudes qui me pèsent si lourdement que cela me découragerait directement.
Je viens de dire la même chôse à M. Peyron et je lui ai observé que les crises comme je viens d’en avoir une ont toujours été suivi de trois ou quatre mois de calme complet. Je désire profiter de cette période pour changer – je veux changer dans tous les cas, mon désir de partir d’ici est maintenant absolu.– Je ne me sens pas compétent pour juger la façon de traiter les malades ici, je ne me sens pas d’envie d’entrer dans des détails –
van Gogh a écrit:L’entourage ici commence à me peser plus que je ne saurais l’exprimer – ma foi j’ai patienté plus d’un an – il me faut de l’air, je me sens abimé d’ennui et de chagrin.– Puis le travail presse, je perdrais mon temps ici. Pourquoi donc, je te le demande, crains-tu tant les accidents – c’est pas cela qui doive t’effrayer, ma foi depuis que je suis ici j’en vois tomber ou s’égarer tous les jours – ce qui est plus sérieux c’est de chercher de faire une part au malheur. Je t’assure que c’est déjà quelque chôse de se résigner à vivre sous de la surveillance, même en cas qu’elle serait sympathique, et de sacrifier sa liberté, se tenir hors de la société et de n’avoir que son travail, sans distraction. Cela m’a creusé des rides qui ne s’effaceront pas de sitôt.– Maintenant qu’ici cela commence à me peser trop lourd je crois qu’il n’est que juste qu’il y ait un halte-là.
van Gogh a écrit:Réfléchis donc que le voyage coûte cher, que cela est inutile et que j’ai bien le droit de changer de maison si cela me plait, ce n’est pas ma liberté absolue que je réclame. J’ai essayé d’être patient jusqu’ici, je n’ai fait du mal à personne, est ce juste de me faire accompagner comme une bête dangereuse. Merci, je proteste.– S’il arrive une crise, dans toutes les gares on sait comment faire et alors je me laisserais faire.
Mais j’ose croire que mon aplomb ne me manquera pas. J’ai tant de chagrin de quitter comme cela, que le chagrin sera plus fort que la folie, j’aurai donc j’ose croire l’aplomb nécessaire. M. Peyron dit des chôses vagues pour dégager dit-il sa responsabilité mais ainsi on n’en finirait jamais jamais, la chôse trainerait en longueur et on finirait par se fâcher de part et d’autre. Moi ma patience est à bout, à bout mon cher frère, je n’en peux plus, il faut changer même pour un pis aller.–

Quand on renverse la tendance de la maladie, on a pas de chagrin.
Au contraire, on est motivé pour finaliser la guérison et également pour travailler.
Les séjours de van Gogh en asile ne guérissent pas.
En absence de guérison, le travail permet d'entrainer ses pensées car elles se perdent régulièrement.
Van Gogh se débat avec brio contre ses geôliers pour qu'il demeure maitre de lui.
Il reconnait sa maladie, mais il doit lutter pour qu'il ne soit pas dépossédé de lui-même par ses proches et ses médecins.
Avec "J’ai essayé d’être patient jusqu’ici", van Gogh s'érige en arbitre ultime des thérapies auxquelles il a eu la bonté de laisser une chance. Laughing Laughing Laughing
Avec tact et fermeté, il rejette l'impuissance de la médecine sur le médecin.
Il tranche sur les thérapies, il demeure son médecin tant que personne ne parvient à le guérir.
Sa force intérieure et mentale est bien supérieure à la moyenne.

Dans la lettre du 19 mars 1889, il rapporte qu'une pétition de riverain l'a fait interner.
Van Gogh demande alors à son frère de prendre patience.
Il est le fou qui rassure son entourage en dépit de l'injustice qu'il subit.
Mais à la fin de cette lettre, on peut voir comment cette situation pèse quand-même très lourd.

van Gogh a écrit: Mon cher frère,
il m’a semblé voir dans ta bonne lettre tant d’angoisse fraternelle contenue qu’il me semble de mon devoir de rompre mon silence. Je t’écris en pleine possession de ma présence d’esprit et non pas comme un fou mais en frère que tu connais.– Voici la vérité – : un certain nombre de gens d’ici ont adressé au maire (je crois qu’il se nomme M. Tardieu) une adresse (il y avait plus de 80 signatures) me désignant comme un homme pas digne de vivre en liberté ou quelque chose comme cela.
Le Commissaire de police ou le commissaire central a alors donné l’ordre de m’interner de nouveau.
Toutefois est-il que me voici de longs jours enfermé sous clefs & verrous et gardiens au cabanon sans que ma culpabilité soit prouvée ou même prouvable.
Va sans dire que dans le for intérieur de mon âme j’ai beaucoup à redire à tout cela. Va sans dire que je ne saurais me fâcher et que m’excuser me semblerait m’accuser dans un cas pareil.
Seulement pour t’avertir, pour me délivrer – d’abord je ne le demande pas, étant persuadé que toute cette accusation sera reduit à néant.–
Seulement dis-je, pour me délivrer tu le trouverais difficile. Si je ne retenais pas mon indignation je serais immédiatement jugé fou dangereux. En patientant esperons, d’ailleurs les fortes émotions ne pourraient qu’aggraver mon état.
Si d’ici un mois cependant tu n’aies pas de mes nouvelles directes alors agis mais tant que je t’écris attends.
C’est pourquoi je t’engage par la présente à les laisser faire sans t’en mêler.
Tiens toi pour averti que ce serait peutêtre compliquer et embrouiller la chôse.
A plus forte raison puisque tu comprendras que moi tout en étant absolument calme au moment donné, puis facilement retomber dans un état de surexitation par de nouvelles émotions morales.
Aussi tu conçois combien cela m’a été un coup de massue en pleine poitrine quand j’ai su qu’il y avait tant de gens ici qui etaient lâches assez de se mettre en nombre contre un seul et celui là malade.
Bon. voilà pour ta gouverne; en tant que quant à ce qui concerne mon état moral je suis fortement ébranlé mais je recouvre quand même un certain calme pour ne pas me fâcher. D’ailleurs l’humilité me convient après l’expérience d’attaques répetées.
Je prends donc patience.
Le principal, je ne saurais trop te le dire, est que tu gardes ton calme aussi et que rien ne te dérange dans tes affaires. Après ton mariage nous pouvons nous occuper de mettre tout cela au clair et en attendant, ma foi laisse moi ici tranquillement. Je suis persuadé que M. le maire ainsi que le commissaire sont plustôt des amis et qu’ils feront tout leur possible d’arranger tout cela. Ici, sauf la liberté, sauf bien des chôses que je désirerais autrement, je ne suis pas trop mal. Je leur ai d’ailleurs dit que nous n’étions pas à même de subir des frais. Je ne peux pas demenager sans frais5 or voilà 3 mois que je ne travaille pas et remarquez que j’aurais pu travailler s’ils ne m’avaient pas exaspéré et gêné.
Comment vont la mère et la soeur. N’ayant rien d’autre pour me distraire – on me défend même de fumer – ce qui est pourtant permis aux autres malades. n’ayant rien d’autre à faire je pense à tous ceux que je connais tout le long du jour et la nuit.
Quelle misère – et tout cela pour ainsi dire pour rien.
Je ne te cache pas que j’aurais préferer crever que de causer et de subir tant d’embaras. Que veux tu, souffrir sans se plaindre est l’unique leçon qu’il s’agit d’apprendre dans cette vie.
...
Explique à Bernard que je n’ai pas pu lui répondre, c’est tout une histoire pour écrire une lettre: il faut au moins autant de formalités qu’en prison maintenant.– Dis lui de demander conseil à Gauguin mais serre lui bien la main pour moi.
...
j’aurais preferé ne pas encore t’ecrire dans la crainte de te compromettre et te deranger dans ce qui doit aller avant tout. Cela s’arrangera, c’est trop idiot pour durer.
...
à bientot mon cher frère j’espère, ne t’inquiète pas. C’est une sorte de quarantaine qu’on me fait passer peut etre. Qu’en sais je.






Sophocle

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