VERS UN SENS COMMUN DE LA SANTÉ
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Rechercher
 
 

Résultats par :
 


Rechercher Recherche avancée

Nouveaux sujets
» TRAITE DE CHELATION ET DE DETOX A DOMICILE
par Sophocle Mar 6 Juin - 19:56

» ECHANGES AVEC UN DEPUTE
par Sophocle Lun 3 Oct - 12:07

» SELECTION DE REPONSES
par Sophocle Lun 3 Oct - 12:07

» PROTOCOLE GENERAL DE DESTOCKAGE DES ML
par Sophocle Lun 3 Oct - 12:05

» Chroniques de la plainte : CONSIGNATION DE PARTIE CIVILE
par Sophocle Lun 3 Oct - 12:04

» CHELALHUILE DU SOLVANT ORGANIQUE (Chélation de l'INTRA) III
par Sophocle Lun 3 Oct - 12:04

» Test de provocation récent et Synthèse des analyses AVRIL 22
par Sophocle Lun 3 Oct - 12:02

» CHELALHUILE DU SOLVANT ORGANIQUE (Chélation de l'INTRA) II
par Sophocle Lun 3 Oct - 12:01

» REPONSE DE LA REVUE TOXAC AUX OBSERVATIONS ...
par Sophocle Lun 3 Oct - 12:00

-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

La médecine selon La Fontaine

Aller en bas

La médecine selon La Fontaine Empty La médecine selon La Fontaine

Message par Sophocle Mar 27 Juil - 11:23

Les médecins ne semblent pas avoir été épargnés par aucun auteur classique.
Ici, c'est La Fontaine qui les gratifie de ses fables.


Les Médecins. (Livre V, Fable XII)

Le médecin Tant-pis allait voir un malade
Que visitait aussi son confrère Tant-mieux.
Ce dernier espérait, quoique son camarade
Soutînt que le gisant irait voir ses aïeux.
Tous deux s'étant trouvés différents pour la cure,
Leur malade paya le tribut à Nature,
Après qu'en ses conseils Tant-pis eut été cru.
Ils triomphaient encor sur cette maladie.
L'un disait : «Il est mort ; je l'avais bien prévu.
- S'il m'eût cru, disait l'autre, il serait plein de vie.»



[size=85]Espérait : gardait espoir.
Le gisant : allongé, sans mouvement.
Voir ses aïeux : allait mourir.
Différents : étaient d’un avis différent.
Paya le tribut à Nature: Mourut naturellement.
Sur : au sujet de.
[/size]



D'habitude, La Fontaine passe par des animaux pour contourner la censure.
Là, la diatribe est découverte..
La censure de l'époque ne concernait donc pas la médecine.
Cependant, les auteurs de l'époque avaient déjà assez de problèmes avec les puissants pour se mettre à dos inutilement des professions innocentes.
Si les grands auteurs chassaient les médecins en meute, c'est qu'il y régnait un profond désordre.
Il est vrai que les médecins ont été des bouc-émissaires pour se moquer de l'université de laquelle sortaient les nobles et le clergé qui usaient abondamment de la censure pour protéger leurs stricts intérêts.
Comme les médecins de l'époque faisaient parti de la plus basse classe de l'élite,
ils étaient raillé de toute part car ils cherchaient plus à imiter les nobles qu'à guérir les malades.
De leur côté, les nobles et le clergé donnaient les médecins en pâture à la critique.
Mais ce n'était pas une raison pour que les médecins prêtent à autant de critiques.
Si leurs discours avaient été impeccables, les spectateurs auraient été étonnés de telles diatribes.
Cela aurait décrédibilisé l'œuvre et son auteur.
Les moqueries des auteurs étant relayées par le public, les médecins les méritaient en dépit qu'ils étaient également des victimes des hautes élites.


Ici, ce livre est présenté comme un enseignement aux enfants.
Rien ne semblait arrêter l'indélicatesse de la médecine de l'époque.
La détestation des auteurs envers les médecins semblait si profonde qu'il fallait également protéger les enfants.
Comme toute fable, cette fable-ci cherche à inculquer une alerte dans la tête de l'enfant dès les circonstances se présenteront.
Dès qu'un médecin parle, ça doit faire tilt, il faut s'en méfier.
Cela est la même méthode que le petit chaperon rouge : dès qu'un loup doucereux se présente, l'enfant doit s'en méfier.
La Fontaine semblait déjà estimer que tous les adultes de l'époque se faisaient déjà avoir par tous les médecins.
Comme cela n'était pas possible de corriger tout un pays d'un coup, il fallait donc passer par l'enseignement aux enfants, notamment du dauphin.
Par la fable, on fait comprendre aux enfants des choses que les adultes ne veulent plus comprendre.

Cette fable-ci ne se conclut pas par une morale.
Elle invite donc le lecteur à le faire.
Dans cette fable, les médecins ne sont certes pas doucereux comme le loup, mais,
leur immunité semble acquise quitte à ce que le malade ne soit pas sauvé et à ce qu'il meurt.
Le médecin qui aurait pu sauver le malade attribue la mort du malade au fait que le malade ne l'ait pas écouté.
Selon ce médecin, c'est donc de la faute du malade.
Quant à l'autre médecin, celui qui n'a pas sauvé le malade, il se satisfait que cette issue soit parvenue comme il l'avait prédit.
Ce médecin s'enorgueillit de savoir que sa science n'y pouvait prétendument rien pour sauver ce malade.
Ces médecins ne veillent pas à mal comme le loup, mais,
ce sont bien là des discours qui naissent après le déroulement des circonstances de façon à se dédouaner soi-même vis-à-vis de soi-même.
Une telle démarche implique que le médecin sait qu'il a quelque chose à se reprocher car quelqu'un qui se justifie est quelqu'un qui s'accuse.
À cela, La Fontaine ajoute la tonalité du mot "Triompher" qui fait que les médecins sont acculés à quitter la figure de l'humanité.
Ces médecins cèdent hâtivement à l'acceptation de la mort sans avoir écarté toutes les hypothèses qui auraient pu sauver le malade.
Et enfin, le comique sort de la contradiction entre les deux médecins en dépit de la satisfaction de chacun, l'un pensait que la médecine pouvait sauver le malade, l'autre non.
Il est attendu qu'ils se mettent au moins d'accord, mais ils sont tellement habitués à sauver les apparences individuelles qu'ils ne veillent pas à construire une logique d'ensemble.

Les critiques des médecins de l'époque me semblent toutes rejoindre la même conclusion :
Les médecins ne peuvent pas construire un langage de façon à ce qu'ils soient audibles.
C'est le problème de l'immunité et du monopole, ils finissent par nécessairement imposer la généralisation de la négligence en dépit des nombreuses bonnes volontés individuelles.


    J'ajoute ici, les deux fables d'Ésope, desquelles La Fontaine a tiré la sienne.
    Les fables de La Fontaine sont presque toutes des ré-écritures de fables déjà existantes.
    Les fables d'Ésope étaient très connues à l'époque de La Fontaine,
    il faut donc considérer que le lecteur de l'époque ait les fables d'Ésope en tête quand il découvre les fables de La Fontaine.
    Chez La Fontaine, c'est la transformation de la fable d'Ésope en la nouvelle fable qui donne le message que voulait donner La Fontaine pour dépeindre son époque.

    LE MÉDECIN ET LE MALADE
    Un médecin soignait un malade. Celui-ci étant mort, le médecin disait aux gens du cortège : « Cet homme, s’il s’était abstenu de vin et avait pris des lavements, ne serait pas mort. — Hé ! mon bel ami, reprit l’un d’eux, ce n’est pas à présent qu’il fallait dire cela, alors que cela ne sert plus à rien ; c’est quand il pouvait encore en profiter que tu devais lui donner ce conseil. »
    Cette fable montre que c’est au moment où ils en ont besoin qu’il faut prêter son aide à ses amis, au lieu de faire l’habile homme, quand leurs affaires sont désespérées.

    LE MALADE ET LE MÉDECIN
    Un malade, questionné sur son état par le médecin, répondit qu’il avait sué plus que de raison. « Cela va bien », dit le médecin. Questionné une seconde fois sur sa santé, il dit qu’il avait été pris de frisson et fortement secoué. « Cela va bien aussi », dit le médecin. Une troisième fois le médecin vint le voir, et le questionna sur sa maladie. Il répondit qu’il avait eu la diarrhée. « Cela va bien encore », dit le médecin, et il se retira. Un de ses parents étant venu le voir et lui demandant comment il allait : « Moi, répondit-il, je meurs à force d’aller bien. »
    Il en est souvent ainsi : nos voisins, n’en jugeant que par les dehors, nous estiment heureux pour des choses qui nous causent intérieurement le plus vif chagrin.



    De ces deux fables, on peut voir que les morales s'étendent des médecins aux amis et aux voisins. Chez Ésope (-VI), les médecins sont employés comme une histoire en exemple pour illustrer une généralité valable à la nature humaine. Or, chez La Fontaine, il n'y a pas de morale ; l'effet de la diatribe se cantonne donc strictement aux médecins. Il me semble donc que les auteurs de l'époque classique manifestaient leur étonnement vis-à-vis de l'université de médecine de leur époque car ils ne retrouvaient pas de médecins aux discours confus dans les lectures des grands auteurs de l'antiquité.

Sophocle

Messages : 444
Date d'inscription : 25/07/2021

https://www.youtube.com/channel/UCCCkBIaXFt4Rd2XRpYEeA9g

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum