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Flaubert et les médecins.

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Flaubert et les médecins. Empty Flaubert et les médecins.

Message par Sophocle Mar 27 Juil - 13:29

Flaubert est un observateur du comportement des individus et de la société.
Voici un article, très fouillé, tiré du Dictionnaire Flaubert à propos de la Médecine.
Pour le résumer un mot : chez Flaubert, les médecins sont orgueilleux.


Norioki Sugaya a écrit:Médecine

La médecine est bien présente chez Flaubert dès ses œuvres de jeunesse. La belle explication de la « fameuse » constipation, texte écrit en 1831, présente une parodie du discours médical qu’il transforme en un morceau scatologique bouffon. Ce pastiche suppose que le jeune Gustave a déjà une certaine connaissance du « style médical », qui constituera cinquante ans plus tard une rubrique du second volume de Bouvard et Pécuchet. Il y a aussi des médecins parmi les personnages comme le docteur Ohmlyn de Rage et impuissance et le héros éponyme des Funérailles du Docteur Mathurin. Ce dernier est surtout important dans la mesure où son portrait grotesque préfigure par certains traits celui d’un autre médecin flaubertien, le docteur Larivière de Madame Bovary, associé souvent au souvenir du père du romancier. Tous les deux sont en effet dotés d’une perspicacité redoutable, proche de « ce coup d’œil médical de la vie » que Flaubert prise dans une lettre (Corr., II, 78) ; l’œil de Mathurin comparé à « une sonde magnétique [qui] entrait dans votre âme » (OJ, 623) rappelle bien évidemment le regard de Larivière qui, « plus tranchant que ses bistouris, vous descendait droit dans l’âme » (MB, 432). L’image de ces deux médecins est plutôt positive malgré une pointe d’ironie qu’on peut y déceler sans trop de difficulté.

En général, les écrits de Flaubert donnent du corps médical une image franchement critique. Cela n’étonne guère de la part d’un écrivain qui affirmait, à plusieurs reprises dans ses lettres, « [son] mépris pour les médecins » (Corr., IV, 568). Ainsi, Madame Bovary compte parmi ses personnages trois médecins et un pharmacien qui sont tous plus ou moins ridiculisés, à l’exception du docteur Larivière. L’épisode de l’opération du pied-bot met en scène de façon particulièrement sarcastique l’impuissance de la médecine incarnée par l’officier de santé Charles Bovary et l’apothicaire Homais. Le docteur Canivet, placé plus haut dans la hiérarchie médicale et qui affiche alors sa supériorité face à ces deux Yonvillais, se montre lui aussi parfaitement incompétent lors de l’empoisonnement d’Emma par l’arsenic. Il est ainsi réprimandé par son collègue Larivière, qui ne vient toutefois que constater l’échec de la thérapeutique.

Les personnages médicaux ne sont d’ailleurs pas mieux traités dans les autres romans modernes de Flaubert. Il en va ainsi du médecin que Frédéric rencontre dans un bal chez Rosanette, le docteur Des Rogis : « enragé de n’être pas célèbre, il a écrit un livre de pornographie médicale, [et] cire volontiers les bottes dans le grand monde » (ES, 193). De même, le docteur Vaucorbeil de Bouvard et Pécuchet est manifestement tourné en dérision. C’est un homme du ressentiment qui « regrettait Paris » et dont le caractère morose s’explique par « la conscience de sa vie manquée » (BP, 217). Sa compétence professionnelle est fort douteuse comme le suggère l’épisode de l’herpès de Mme Bordin. De fait, il se trouve humilié par la réussite des deux bonshommes dans le traitement de ce mal qu’il n’a pas su guérir lui-même. Somme toute, les figures médicales sont très peu valorisées dans les romans flaubertiens, qui reflètent sur ce point l’opinion personnelle de leur auteur.

Cependant, le problème de la médecine chez Flaubert ne se restreint pas à celui de la représentation des médecins. En fait, plus significative est la manière dont le savoir médical alimente les œuvres flaubertiennes dont l’ensemble présente l’aspect d’une véritable encyclopédie du XIXe siècle. Ce caractère documenté des textes romanesques est, du reste, tout à fait conforme à la poétique de l’écrivain, qui déclarait dans une lettre à Louise Colet du 7 avril 1854 : « Il faudrait tout connaître pour écrire ». Fidèle à ce principe, il appartient lui-même à la lignée des écrivains-savants qu’il fait remonter à Rabelais, à Ronsard, voire à Homère. Il considère ainsi que les chefs-d’œuvre littéraires sont tous des « encyclopédies de leur époque » (Corr., II, 544-545). Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que ses propres œuvres aient été faites sur la base d’une érudition extraordinaire. De Madame Bovary à Bouvard et Pécuchet, tous les romans flaubertiens ont en effet requis des recherches documentaires préparatoires portant sur les domaines les plus divers du savoir contemporain. Parmi ces livres dont la totalité constitue une immense bibliothèque, les sciences médicales occupent sans conteste une place des plus privilégiées.

Dans le premier roman publié de Flaubert, les lectures médicales s’imposaient notamment avec les épisodes de l’opération du pied-bot et de l’empoisonnement à l’arsenic. Pour le premier épisode, l’auteur a mis à contribution le Traité pratique du pied-bot par Vincent Duval (J.-B. Baillière, 1839), célèbre orthopédiste et disciple d’Achille-Cléophas Flaubert. Comme l’ont fait remarquer plusieurs critiques, le choix de cette source n’est sans doute pas innocent, car il y est fait mention d’un échec du père de l’écrivain lors d’une opération similaire, si bien que l’épisode romanesque peut en être considéré comme une transposition voilée. Quant au second, les scénarios du roman montrent que l’écrivain avait d’emblée l’intention de puiser des « détails médicaux et précis » dans les ouvrages spécialisés (MBsc, 11 et 19 ; gg 9, f° 11 et 37). Flaubert a effectivement lu le Traité de médecine légale de Mateo Orfila (3e édition, Béchet jeune, 1836, 4 vol.) et l’article « Arsenic » du Dictionnaire de médecine (2e édition, Béchet jeune et Labé, t. IV, 1833). Les notes de lecture prises sur ces livres, conservées actuellement à la Bibliotheca Bodmeriana, nous permettent de mesurer exactement l’importance des sources scientifiques pour l’invention romanesque de Flaubert. Tous les symptômes que l’héroïne présente sur son lit de mort se trouvent en effet tirés des observations proprement cliniques, qui informent ainsi la description littéraire du corps souffrant.

Depuis, Flaubert n’a jamais cessé de se référer aux livres médicaux. Pour citer ici quelques exemples représentatifs, il a lu pour Salammbô le Traité complet de l’hystérie par H. Landouzy (J.-B. et G. Baillière, 1846), qui lui a servi à dépeindre les malaises de l’héroïne carthaginoise. Afin de rédiger la scène du Défilé de la Hache, il a consulté quelques livres de physiologie avec la thèse du Dr Savigny, médecin à bord de la Méduse, contenant les descriptions des effets de la famine (A. Eymery, 1818). Pour L’Éducation sentimentale, l’épisode de la maladie de l’enfant Arnoux a obligé le romancier à visiter l’hôpital Sainte-Eugénie pour y observer lui-même les symptômes du croup. Il a d’ailleurs complété ses propres observations par des traités médicaux tels que le Traité clinique et pratique des maladies des enfants par Rilliet et Barthez (2e édition, G. Baillière, 1853) et la Clinique médicale de l’Hôtel-Dieu de Paris d’Armand Trousseau (2e édition, J.-B. Baillière et fils, 1865). Quant à La Tentation de saint Antoine, sa structure d’ensemble repose sur l’hypothèse d’une hallucination de l’ermite et on trouve dans le Carnet 16 bis deux passages empruntés aux ouvrages des aliénistes renommés Jean-Étienne-Dominique Esquirol et Ulysse Trélat (f° 35 v° et 38 v°). Les Trois contes ont également nécessité des lectures médicales, comme l’attestent, entre autres, les notes sur la pneumonie pour Un Cœur simple (N.a.fr. 23663, f° 385 et 386).

Enfin, lorsque Flaubert s’est mis à la documentation préliminaire de Bouvard et Pécuchet en août 1872, il a commencé ses travaux de recherche par la médecine. En témoignent plusieurs lettres datant de cette période, comme dans celle-ci adressée à Mme Roger des Genettes le 19 août : « Pour cela, il va me falloir étudier beaucoup de choses que j’ignore : la chimie, la médecine, l’agriculture. Je suis maintenant dans la médecine » (Corr., IV, 559). Ce témoignage épistolaire est, par ailleurs, confirmé par une liste bibliographique dans laquelle l’écrivain a soigneusement consigné les références des livres lus : le Carnet 15 (f° 64 v°) donne les titres d’une dizaine d’ouvrages médicaux (CT, 510), qui ont pour ainsi dire inauguré ce qu’il appelait « [ses] grandes lectures ». Il est, en tout cas, fort significatif que Flaubert ait commencé par s’occuper de la science de son père pour se lancer dans cette entreprise démesurée dont l’extrême difficulté l’effrayait déjà à l’époque.

La rédaction de la section médicale de Bouvard (chapitre III) n’aura fini qu’à la mi-juillet 1877, après deux ans d’interruption pendant lesquels ont été écrits les Trois contes. Les lectures médicales effectuées par le romancier ont donné lieu à un imposant dossier de notes de lecture. Ce dossier médical (g 2267, f° 24-158) se compose au total de 136 feuillets, soit 233 pages, et regroupe des notes plus ou moins détaillées prises sur environ soixante-dix ouvrages qui relèvent de divers genres de la littérature médicale : traités de clinique et de pathologie, livres de médecine populaire, traités de physiologie, la célèbre Histoire des sciences médicales de Ch. Daremberg (J.-B. Baillière et fils, 1870), études de philosophie médicale, traités sur la femme qui constituaient alors un genre spécifique, et manuels d’hygiène, etc., sans compter plusieurs thèses de doctorat ou d’agrégation. Il est à noter que parmi ces titres se trouve notamment le Dictionnaire des sciences médicales en 60 volumes (C.-L.-F. Panckoucke, 1812-1822), sur lequel Flaubert a pris 42 pages de notes (g 2267, f° 105-125 v°) . S’y ajoutent, en outre, quelques livres d’anatomie qui ne figurent pas dans le dossier des notes, mais dont on est sûr que le romancier les a lus. Aussi faut-il admettre qu’il n’a rien exagéré en mettant l’accent sur la densité documentaire de son texte romanesque : « la médecine — 16 pages — qui contiendront plus de cent volumes » (Corr., V, 260). La prose flaubertienne est souvent le résultat d’un travail de condensation esthétique opéré à partir d’une érudition extraordinaire.

Quoi qu’il en soit, nul doute que la médecine constitue une des sections les plus importantes dans les recherches documentaires qui caractérise la méthode de travail de notre écrivain. Il arrive même à celui-ci de parler de l’attrait que cette discipline exerce sur lui : « C’est une chose étrange, comme je suis attiré par les études médicales […]. J’ai envie de disséquer. Si j’étais plus jeune de dix ans, je m’y mettrais » (Corr., III, 59). On est naturellement tenté d’attribuer au milieu familial de Flaubert cette prépondérance accordée à la médecine. Il ne faut pourtant pas oublier que cette association d’idées n’est au fond qu’un poncif, lancé par Sainte-Beuve dès la parution de Madame Bovary. Comparant alors la plume du romancier au scalpel, le critique établit un rapport de causalité entre le réalisme de Flaubert et sa filiation : « Anatomistes et physiologistes, je vous retrouve partout ! » Il est certain que cette image n’a pas charmé le romancier, qui s’en moque dans le Dictionnaire des idées reçues : « Il y a des romans écrits avec la pointe d’un scalpel » (BP, 434).

Il est plus fondamental de remarquer l’influence que Flaubert a reçue du cadre hospitalier dans lequel il avait été élevé. Fils d’un chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen, le futur romancier a grandi, d’après ses propres dires, « au milieu de toutes les misères humaines – dont un mur [le] séparait » (Corr., II, 697). Son enfance s’est passée dans une ambiance toute particulière qu’il évoque dans une lettre à Louise Colet du 7 juillet 1853 : « L’amphithéâtre de L’Hôtel-Dieu donnait sur notre jardin. Que de fois, avec ma sœur, n’avons-nous pas grimpé au treillage et, suspendus entre la vigne, regardé curieusement les cadavres étalés » (Corr., II, 376). De même, dans une œuvre de jeunesse, La Peste à Florence, le narrateur mentionne « quelque chose d’humide et sépulcral, semblable à l’odeur d’un amphithéâtre de dissection » (OJ, 155). Ce voisinage quotidien avec la maladie et la mort semble avoir laissé une empreinte indélébile sur l’esprit de Flaubert. L’ironie de la nature indifférente aux volontés humaines et s’opposant aux efforts des sciences est en effet un des thèmes essentiels de ses œuvres romanesques. Cette vision pessimiste ne l’empêche pourtant pas de se référer constamment au savoir dont il se plaît à souligner les insuffisances et la vanité.

Or, il importe de noter que le cas de Flaubert ne faisait pas vraiment exception et que le recours au savoir médical était une pratique largement répandue dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les romanciers dits réalistes ou naturalistes se documentaient fréquemment dans le domaine des sciences médicales afin de recueillir des renseignements nécessaires à leur création littéraire. Soucieux par-dessus tout de la véracité des détails descriptifs et techniques, des auteurs comme les Goncourt ou Zola exploitaient volontiers des sources médicales chaque fois qu’ils avaient à dépeindre les symptômes d’une maladie ou les effets d’un traitement. Jean-Louis Cabanès désigne sous le nom de documentation clinique cet usage des livres médicaux à des fins descriptives. Le savoir médical semblait nécessaire à l’époque pour garantir la vraisemblance de l’œuvre et servir de caution réaliste à l’imagination romanesque.

Il est évident que Flaubert ne dédaignait pas ce type de documentation et que quelques-unes de ses lectures avaient pour objectif de collecter des détails véridiques, comme dans le cas de l’enquête sur l’arsenic. En même temps, il est aussi vrai que son intérêt pour la médecine dépasse de beaucoup cette simple dimension clinique. Bouvard et Pécuchet, dont la première moitié du chapitre III consacrée aux sciences médicales repose sur une grande quantité de lectures, en est la preuve. En prenant des notes, par exemple, sur des manuels d’hygiène, Flaubert s’appliquait notamment à mettre en lumière des divergences d’opinion qu’il y avait entre les auteurs. L’hygiénisme en vogue apparaissait ainsi, sous son regard critique, comme un foyer des idées reçues contradictoires. Sur le plan des systèmes médicaux, l’écrivain s’intéressait principalement à l’opposition entre vitalisme et organicisme, très forte dans la pensée médicale avant le triomphe définitif de Claude Bernard. Elle a d’ailleurs donné lieu à un épisode cocasse dans le roman, celui de la fièvre typhoïde du fermier Gouy dans lequel on voit le vitaliste Pécuchet polémiquer avec l’organiciste Vaucorbeil. De même, en consultant l’ouvrage de Claude Bernard, Leçons de pathologie expérimentale (J.-B. Baillière et fils, 1872), Flaubert s’est efforcé, non de saisir les enjeux scientifiques de l’innovation bernardienne, mais de traquer des faiblesses et des naïvetés dont la médecine expérimentale naissante n’était pas encore exempte.

Après tout, l’auteur de Bouvard interroge la médecine du point de vue de ce qu’il appelle « le comique d’idées » (Corr., V, 214). Le rapport qu’il établit alors avec le savoir est moins technique que critique ou philosophique, et son investigation dans ce domaine porte parfois sur la dimension spéculative de la science susceptible de donner matière à fiction. En ce temps-là, les auteurs médicaux n’hésitaient pas encore à s’interroger sur des questions métaphysiques concernant directement la vie, la mort ou les rapports du physique et du moral. En tant que connaissance de l’homme physique et de son mécanisme physiologique, la médecine de l’époque ambitionnait effectivement d’offrir une base aux réflexions abstraites de la philosophie. À ce propos, il est significatif que quelques-uns des livres médicaux lus par Flaubert contiennent les mots « philosophie » ou « philosophique » dans leurs titres. C’est là, en tout cas, que se rencontraient la littérature et la médecine, deux disciplines qui paraissent aujourd’hui irrévocablement séparés l’une de l’autre. Les écrivains du XIXe siècle étaient bien sensibles à la portée plus générale de la médecine et à la part d’imaginaire inhérente au savoir médical, dont ils faisaient une source précieuse d’inspiration.


Édit1 : commentaire de Mme Bovary.
    Dans Madame Bovary, les médecins ratent par trois fois l'application du remède à la tentative de suicide d'Emma.
    Celui qui provoque indirectement la tentative de suicide, c'est Charles, officier de santé de campagne.
    Charles s'aperçoit qu'il aurait pu évider le suicide d'Emma lorsqu'il tombe sur la correspondance d'Emma avec son amant.
    Si Emma tente de se suicider, c'est parce que Charles est paresseux et médiocre.
    En dépit d'un vomitif, le pharmacien Homais et le docteur Canivet, célébrité de la ville et dédaigneux envers les officiers de santé, ne parviennent pas à sauver Emma d'une ingestion d'arsenic.
    Le chirurgien Larivière, praticien-philosphe, arrive trop tard et reproche au docteur Canivet de ne pas lui avoir mis les doigts dans la gorge pour la faire vomir.
    Le premier remède aurait été d'empêcher Emma de se suicider en prévenant la médiocrité.
    Le second remède est un médicament en contre-poison, inéficace.
    Le troisième remède était un geste naturopathe qui n'a pas été fait et qui n'a pas été enseigné par l'université à un terrain dédaigné d'échelle en échelle.
    Dans Mme Bovary, les praticiens sur le terrain ne sont pas formés aux bons gestes et les savants n'arrivent que pour constater les dégâts.
    Chez Flaubert, on en trouve la cause native des tribulations de ses personnages dans une éducation qui baigne dans la littérature de vulgarisation mise à disposition du public, Emma Bovary, Bouvard et Pécuchet.
    Comble du comble, l'arsenic, dont Emma et nous sommes empoisonnés, est une métaphore de l'encre avec laquelle est imprimée cette littérature. :gla:
    Emma est donc sacrifiée sur l’autel de la marchandisation du langage et de la santé.
    Sauver Emma, c’est sauver la société.



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Sophocle

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Date d'inscription : 25/07/2021

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